Module : " Philosophie "
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L'astronomie a permis de connaître les étoiles et de s'y repérer.
Grâce à cela les navigateurs des mers ont pu s'orienter et ne pas se perdre.
Grâce à cela les navigateurs des mers ont pu s'orienter et ne pas se perdre.
![]() Condorcet, philosophe et mathématicien français (1743-1794) |
« Le matelot, qu'une exacte observation de la longitude préserve du naufrage, doit la vie à une théorie qui, par une chaîne de vérités, remonte à des découvertes faites dans l'école de Platon,
et ensevelies pendant vingt siècles dans une entière inutilité. » Condorcet, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain |
De cette citation, nous pouvons tirer avec Auguste Comte trois enseignements:

Auguste Comte (1798-1857)
philosophe français, fondateur du positivisme.

Auguste Comte (1798-1857)
philosophe français, fondateur du positivisme.
« Sans doute, quand on envisage l'ensemble complet des travaux de tout genre de l'espèce humaine, on doit concevoir l'étude de la nature comme destinée à fournir la véritable base rationnelle de l'action de l'homme sur la nature, puisque la connaissance des lois des phénomènes, dont le résultat constant est de nous les faire prévoir, peut seule évidemment nous conduire, dans la vie active, à les modifier à notre avantage les uns par les autres. (...) En résumé, science, d'où prévoyance; prévoyance, d'où action: telle est la formule très-simple qui exprime, d'une manière exacte, la relation générale de la science et de l'art, en prenant ces deux expressions dans leur acception totale. | 1. La science est utile. Si l'homme connaît les lois de la nature, il peut s'en servir pour mettre au point de nouvelles technologies. |
Mais, malgré l'importance capitale de cette relation, qui ne doit jamais être méconnue, ce serait se former des sciences une idée bien imparfaite que de les concevoir seulement comme les bases des arts, et c'est à quoi malheureusement on n'est que trop enclin de nos jours. Quels que soient les immenses services rendus à l'industrie par les théories scientifiques (...), nous ne devons pas oublier que les sciences ont, avant tout, une destination plus directe et plus élevée, celle de satisfaire au besoin fondamental qu'éprouve notre intelligence de connaître les lois des phénomènes. Pour sentir combien ce besoin est profond et impérieux, il suffit de penser un instant aux effets physiologiques de l'étonnement, et de considérer que la sensation la plus terrible que nous puissions éprouver est celle qui se produit toutes les fois qu'un phénomène nous semble s'accomplir contradictoirement aux lois naturelles qui nous sont familières. Ce besoin de disposer les faits dans un ordre que nous puissions concevoir avec facilité (ce qui est l'objet propre de toutes les théories scientifiques) est tellement inhérent à notre organisation, que, si nous ne parvenions pas à le satisfaire par des conceptions positives, nous retournerions inévitablement aux explications théologiques et métaphysiques auxquelles il a primitivement donné naissance, comme je l'ai exposé dans la dernière leçon. | 2. Son vrai but n'est pas l'utilité mais le savoir parce que les recherches n'ont pas été faites dans un but utilitaire mais pour répondre au besoin de savoir et de comprendre la nature. |
(...) L'intelligence humaine, réduite à ne s'occuper que de recherches susceptibles d'une utilité pratique immédiate, se trouverait par cela seul, comme l'a
très-justement remarqué Condorcet, tout-à-fait arrêtée dans ses progrès, même à l'égard de ces applications auxquelles on aurait imprudemment sacrifié les travaux purement spéculatifs;
car, les applications les plus importantes dérivent constamment de théories formées dans une simple intention scientifique, et qui souvent ont été cultivées pendant plusieurs siècles sans
produire aucun résultat pratique. On en peut citer un exemple bien remarquable dans les belles spéculations des géomètres grecs sur les sections coniques, qui, après une longue suite de
générations, ont servi, en déterminant la rénovation de l'astronomie, à conduire finalement l'art de la navigation au degré de perfectionnement qu'il a atteint dans ces derniers temps, et
auquel il ne serait jamais parvenu sans les travaux si purement théoriques d'Archimède et d'Apollonius; tellement que Condorcet a pu dire avec raison à cet égard: le matelot, qu'une
exacte observation de la longitude préserve du naufrage, doit la vie à une théorie conçue, deux mille ans auparavant, par des hommes de génie qui avaient en vue de simples
spéculations géométriques. » Auguste Comte, Cours de philosophie positive |
3. La science est d'autant plus utile qu'elle ne cherche pas à l'être car beaucoup de découverte n'auraient jamais vu le jour si on ne cherchait que l'utilité. Cela avait restreint le champ des recherches scientifiques. |
Page réalisée par Dylan, Fabien, Ibrahim.
Source images: Wikipédia.
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